John Berger – « La Tenda rouge de Bologne »

…est à Bologne…

Enfin j’y étais, il y a une heure… mais pas vraiment, j’ai plutôt cru y être… ou non… je devais être dans une cité étrange mélange d’une Bologne imaginaire et d’une Saint-Jacques-de-Compostelle telle qu’elle flotte dans mes souvenirs… entre le rouge et le brun… et surtout pleine d’arcades… et de places… et d’églises… D’ailleurs, j’étais assise sur les marches du parvis d’une église virtuelle et c’est là que j’ai vu une sirène plonger dans une mer de nuages… (Plume 43) img_0033

Et depuis, j’ai retrouvé ma vieille amie la procrastination. Comme elle peut avoir quelque chose d’usant, il a bien fallu que je l’interroge… avec insistance : pourquoi donc ne veux-tu pas que j’écrive mes impressions de lecture ? Quelque chose t’a dérangé dans ce texte ?

Non, ce n’est pas ça, j’ai aimé… seulement, je l’ai « juste » aimé… sans plus. Ce qui en soit est déjà plus que satisfaisant mais ce qui, comparativement aux autres lectures quidamesques, va placer celle-ci en queue de liste… et ça me fait triste… voilà !

Car tout de même, il est charmant ce livre, il a cette magie des récits qui nous font voyager dans un lieu (à Bologne donc) et dans les souvenirs (il est passionnant cet oncle défunt de l’auteur)… Il donne envie de lire les romans de John Berger… C’est un bel objet avec ses illustrations et sa mise en page aérée.

« Il avait appris avec quelle opiniâtreté nombre de gens ont besoin de se détourner, pour l’annuler, de ce qui les entoure. Et l’un des dispositifs les plus fréquents qu’ils utilisent pour y parvenir est de soutenir que tout est fatalement ordinaire. »

Tiens donc, est-ce l’explication à mon léger malaise ? Ce livre rendrait-il compte à merveille de la simplicité et en même temps de la beauté de ce qui nous entoure ? De ce que, ne provoquant pas de fortes émotions, nous pourrions avoir tendance à négliger, à placer en queue de liste ? Peut-être est-ce cela : je n’ai ni ri ni pleuré, ma gorge et mon cœur ne se sont pas serrés comme lors de mes autres lectures, j’ai « juste » savouré une promenade et une lecture calme, paisible et agréable… une lecture que j’ai donc tendance à qualifier d’ordinaire comme cette vie de tous les jours que j’oublie de goûter trop occupée que je suis à comparer ou à chercher de l’intensité « extraordinaire »…

John Berger « La Tenda rouge de Bologne », Dessins de Paul Davis, Traduit de l’anglais par Pascal Arnaud, Quidam Editeur, 2009

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